Sur le nuage de Lexou

« Au Revoir Blaireau »…

Mon papa est parti il y a presque trois mois, des suites d’une maladie que l’on appelle le cancer…

Une fichue maladie qui s’attaque à n’importe qui et qui détruit tout…

Mon papa était quelqu’un de formidable, un ami fidèle, un motard passionné, un papi toujours aimant envers ses petits enfants.

Il en a connu deux, ma fille et mon filleul, qui aura trois ans prochainement. Mon papa, leur papi, les voyait très souvent, la maison ici c’est comme dans la petite maison dans la prairie, en rase campagne mais la porte toujours ouverte. Avant de tomber malade, il passait facilement deux fois par semaine à la maison, il restait manger avec nous, pour le plus grand plaisir de sa petite fille!

Ensuite, peu à peu les visites se sont espacées, en raison de ses soins, la chimiothérapie, et surtout de tout ce qu’il y a autour. Les maux, les douleurs, les journées « sans ». Il a toujours été la aux moments importants, la dernière grande fête de famille c’était en mai dernier, à la maison, ou j’avais réussi avec l’aide indispensable de Mr Lexou a convier toute la famille et nos amis à fêter mes 30 ans, mais aussi ses quatre ans.

Hier encore, parce que j’avais envie de le voir, de l’entendre, j’ai regardé la vidéo de cette journée du 1er mai…

On riait, on partageait, tous, ensemble…

Le 13 novembre dernier la maladie de mon papa a remporté son combat, il est parti, à l’âge de 57 ans…Un âge ou l’on approche la retraite, on l’on s’imagine aller chercher ses petits enfants à l’école, on l’on parlerait de voyages, de week-end entre amis…

Le 14 novembre dernier, il a fallu dire à notre fille que papi ne serait plus la.

J’avais beaucoup réfléchi, j’en avais également beaucoup discuté avec une amie ayant vécu la même situation. J’ai pesé mes mots, retourné mes phrases dans tous les sens. Je ne voulais pas lui mentir, je voulais que ce soit moi qui le lui dise.Je voulais qu’elle sache, mais j’avais peur. Peur de pleurer devant elle, peur de sa réaction, peur de perdre mes mots, peur de tout…

Nous étions toutes les deux ce jour, à ce moment précis j’ai senti que c’était le bon, qu’à son âge on peut comprendre beaucoup de choses.Je voulais lui dire la vérité, mais avec des mots d’enfants, des mots que l’ont comprend à quatre ans.

« Tu sais papi, il est malade, très malade…Papi tu la vu la dernière fois, quand l’infirmière est passé, il avait mal partout, il ne pouvait plus marcher »

« Papi il est mort, on a pas réussi à guérir sa maladie »

Nous avons échangé, je lui ai expliqué ce que c’était d’être mort, ou papi serait, ou je l’emmènerai pour voir ou papi restera pour toujours.

Elle a tout compris, mais elle a retenue ses larmes, et m’a dit « pauvre papi je voudrais lui faire un gros bisou »

Ensemble, nous avons parlé pendant de longues minutes, j’ai bien vu qu’elle avait tout compris.Quand son papa est rentré elle a couru vers lui pour lui expliquer, pour lui raconter à son tour ce que la vie nous imosait parfois.

Depuis, nous en parlons quasiment tous les jours, et grâce à la maîtresse, nous avons réussi a transformer cette immense douleur, à se souvenir du meilleur.

La maîtresse nous a prêté un livre extraordinaire qui a permis à ma fille et moi même de pouvoir discuter, échanger, parler de cette mort, en gardant un image belle et tendre de son papi.Il n’est plus là mais il vît à travers nous, à travers tous ces souvenirs…

« Au revoir Blaireau » un livre de Susan Varley aux éditions Gallimard Jeunesse

Ce livre explique avec des mots clairs la mort de Blaireau, un ami précieux, mais aussi la douleur profonde de son entourage causée par son absence.Un mélange de sentiment, de souvenirs joyeux, que leur ami souhaitait par dessus tout qu’ils gardent tous.

Je sais que mon papa, d’ou qu’il soit, aimerait que l’on souvienne de lui en papa aimant et protecteur, en papi adorable, en ami fidèle.

Pour lui, pour nous, ces souvenirs resteront gravés dans nos mémoires…nous garderons le meilleur…